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Immersion en Ligue nationale B

En février dernier, l'équipe féminine du UC Yverdon créait la sensation en devenant la première équipe romande féminine d'unihockey à être promue en Ligue nationale B, un moment historique pour le club nord-vaudois mais également pour tout le canton de Vaud et la Romandie. Nous sommes partis à la rencontre de Nicolas Richard et de Sophie Gnaegi pour prendre le pouls de ces premiers mois dans l'élite.

© mediafab

Nico (2).jpgL’équipe féminine a débuté la saison en LNB. En tant que première équipe romande à y accéder, comment s’est passée la préparation en vue de ce nouveau challenge ?

Nicolas Richard: Nous nous sommes tous tout de suite tournés vers cet objectif en nous fixant comme but prioritaire de nous améliorer techniquement et de renforcer l’équipe. Nous avons donc enchaîné directement avec des entraînements orientés technique le lundi et plutôt orientés jeu le mercredi. Nous avons profité d’inviter et d’accueillir des joueuses intéressées par ce challenge.

Ensuite les joueuses on fait une pause pendant le mois de mai alors que le comité et les entraîneurs ont multiplié les séances de travail pour organiser tous les aspects extra sportifs liés à la ligue nationale B. En juin tout était prêt ou sur le point de l’être et nous avons commencé la préparation physique habituelle. Comme tout le monde était bien motivé par ce projet, tout s’est bien déroulé et l’équipe a bien progressé.

Devenir une joueuse de LNB, un rêve pour beaucoup de joueuses évoluant dans le pays. Comment les joueuses yverdonnoises ont appréhendé ce changement ? A-t-il fallu mettre en place un suivi particulier pour gérer la pression? Ou toutes les modifications que cette nouvelle ligue implique (gros déplacements, plus d’entraînements, etc…)
N.R: Quelques-unes ont jugé le projet trop important et trop contraignant pour elles, elles ont donc logiquement décidés d’arrêter ou de rejoindre la deuxième équipe. La majorité de l’équipe a tout de suite adhéré au projet et a fait le nécessaire pour atteindre ce niveau de jeu. Le troisième entraînement mène très vite à des progrès sur les plans technique et physique.

Comme l’impact sur le budget du club est important, nous avons tous été mobilisés pour atteindre le budget fixé par le club. Les joueuses ont fait un énorme travail et les frais relatifs à la LNB sont maintenant assurés.

Nous avons aussi organisé notre planning en tenant compte de la récupération et la régénération avec des séances de Blakroll, d’étirements, de Yoga ou de massage..

Concernant la pression rien n’a été directement mis en place mais nous sommes en contact depuis quelques jours avec une psychologue du sport et cela va se mettre en place avec celles qui en exprime le besoin.

Les joueuses n’ont pas été les seules à être impactées, comment ton rôle a-t-il évolué ?
N.R: Mon rôle n’a pas fondamentalement changé, je continue à préparer les entraînements et les matches. Par contre Il s’est élargi et touche à une multitude de domaines ; mais je peux compter sur l’aide de beaucoup de personnes compétentes et motivées :

  • Nicolas Wyss pour les entraînements et les matchs
  • Miguel Viveros pour les gardiennes
  • Didier Barraud pour les vidéos des matchs
  • Ismaël Meyer et Jimmy Samararatne de Coach Santé pour la préparation physique et la récupération
  • Frédéric et Martine Goedecke de Massage&Motion à Orbe et Yverdon
  • L’équipe participe aussi activement à tout ce qui concerne l’organisation

Pensais-tu un jour pouvoir entraîner et coacher une équipe en ligue nationale ?
N.R: C’était dans un coin de ma tête et de celles des anciennes depuis qu’on avait pris une déculottée en M21 contre une équipe qui avait été renforcée par des filles jouant en LNB. J’avais alors plus ou moins promis aux filles qu’un jour ce seraient elles qui le feraient...

Pour faire face aux exigences de cette nouvelle ligue, vous avez notamment fait appel à de nouvelles joueuses pour renforcer le contingent. Comment s’est passé le recrutement ? 
N.R: On a ratissé large et contacté beaucoup de joueuses via nos contacts existants, les différents réseaux sociaux, des annonces sur des sites spécialisés en Suisse et à l’étranger. Une douzaine sont venues essayer à l’entraînement et au final nous avons pu compter sur 5 arrivées dont nous sommes très contents. On peut donc compter sur un contingent de 3 gardiennes et 18 joueuses.

Depuis les premiers matchs en LNB jusqu’à maintenant on a pu observer une nette progression de toute l’équipe. Comment avez-vous travaillé pour vous adapter au plus vite aux différents adversaires ?
N.R: 
Notre progression et notre adaptation viennent de notre troisième entraînement, de l’analyse vidéo de nos matchs et de la motivation des joueuses qui apprennent très vite. Nous avons aussi adapté notre coaching et notre gestion des matchs en étant plus présent et réactif.

On approche de la mi-saison (Ndlr: l'interview a été réalisée fin novembre) et vous êtes actuellement 8e au classement. Quel objectif vous êtes-vous fixés pour la seconde partie du championnat, et plus globalement pour cette saison ?
N.R: 
L’objectif est clairement le maintien en LNB. Pour cela il y a plusieurs chemins… On s’est promis de ne rien lâcher à chaque match, que l’équipe adverse doive tout donner pour nous battre et de prendre un maximum de point. Aux vues du premier tour on vise désormais une place en play-off, le moyen le plus simple de se maintenir…

L’unihockey féminin est assez bien représenté dans le club d’Yverdon avec plusieurs équipes féminines, des Juniores aux Dames. As-tu pu observer un engouement supplémentaire de la part des filles depuis la promotion?
N.R: Oui. Je crois que jusqu’à maintenant il ne se passe pas trois semaines avant qu’une fille s’inscrive au club. Les Juniores B étaient une petite dizaine en mai, elles sont maintenant 17 ! On a déjà fait quelques entraînements en invitants toutes les joueuses du club et souvent les meilleures joueuses de la 2 ou des m-21 viennent à l’entraînement du lundi…

Un dernier mot pour conclure cette interview?
N.R: 
Que si une joueuse est motivée par la LNB la porte n’est pas fermée… Que c’est une expérience fabuleuse et enrichissante et qu’on va tout faire pour qu’elle continue.

© La Région Nord-Vaudois

Photo © La Région Nord-Vaudois

Sophie, vous avez joué auparavant en LNA avec les Aergera Giffers. Qu’est-ce que cela fait de retrouver la Ligue nationale, mais cette fois-ci avec une équipe romande ?
Sophie Gnaegi:
C’est vraiment cool de retrouver la ligue nationale et surtout avec une équipe où on y parle (principalement) le français, ça change. Les romandes n’ont plus besoin de « s’expatrier » ou plutôt de devoir passer la barrière de rösti pour s’entraîner et jouer en ligue nationale, ceci était encore inimaginable il y a à peine deux ans ! ;) Donc c’est vraiment cool de retrouver la ligue nationale, sans avoir plus de temps de trajets que d’heures d’entraînement !

Pensiez-vous aller aussi loin avec d’Yverdon lorsque vous avez rejoint l’équipe, évoluant alors 1re ligue?
S.G: Honnêtement, dès le début une petite voix me disait que c’était possible de monter, mais que cela n’allait pas être évident. Je savais toutefois qu’il y aurait la réforme au niveau des ligues (passages à 10 équipes en LNB), alors franchement je me suis dit que cela pouvait être jouable, mais cela ne devait pas être un but en soi. C’est surtout à Noël lorsque l’on était dans le haut du classement que je me suis dit que oui, on pouvait aller loin.

En tant qu’ancienne joueuse de LNA , avez-vous donné des conseils, partagé votre expériences avec les joueuses néo-promues pour qu’elles appréhendent au mieux ce changement de catégorie?
S.G: Oui j’ai donné quelques conseils surtout au niveau du placement, systèmes de jeu, mais ceci principalement lors de la saison en première ligue. Les filles ont très bien surmonté l’étape de la montée en ligue nationale, et ce que cela implique, donc il n’a pas trop fallu les coacher.

Comment décririez-vous l’état d’esprit de l’équipe à l’heure actuelle ?
S.G: Je pense qu’actuellement l’état d’esprit est bon. Chaque joueuse a pris ses marques et a compris que le niveau était un cran supérieur et que cela impliquait certaines décisions stratégiques au niveau du coaching. Je pense que tout le monde a conscience que chaque joueuse peut vraiment apporter sa pierre à l’édifice, et que l’on a besoin de toutes les filles pour maintenir cette place en ligue B.

Depuis les premiers matchs en LNB jusqu’à maintenant on a pu observer une nette progression de toute l’équipe. Comment les joueuses et vous-même ressentez cette transformation ? Est-ce que cela vous pousse à vous donner encore plus, à dépasser vos limites ?
S.G: On a eu besoin d’un petit temps d’adaptation à cette nouvelle catégorie de jeu, mais maintenant on a trouvé notre rythme de croisière. L’équipe a bien conscience qu’elle a progressé et que cette transformation vient du travail individuel (sur le plan technique et physique), mais aussi du fait que sur le terrain nous sommes actuellement très solidaires. Oui, c’est clair que du fait que toute l’équipe a énormément progressé, cela me pousse à dépasser encore davantage mes limites.

Sentez-vous un engouement derrière l’équipe ? Est-ce que le public a répondu présent et vous soutient ?
S.G: Oui tout à fait. Il y a le comité qui fait un excellent travail et qui nous soutient à 100%. C’est vraiment positif de se savoir soutenue. Le public répond toujours présent et donne de la voix pour nous encourager, c’est vraiment appréciable et ça booste.

Un dernier mot pour conclure cette interview?
S.G: En route pour les play-off :P ?!?

Prochains matchs de LNB

13.01.2019
UC Yverdon vs Waldkirch-St. Gallen

17:00 - Salle omnisports des Isles, Yverdon

20.01.2019
UC Yverdon vs FB Riders DBR
17h00 - Salle omnisports des Isles, Yverdon

Recrutement

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Contactez Nicolas Richard pour plus d'informations: par téléphone au +41 79 244 43 85 ou par mail à nico.richard{at}bluewin.ch